Le Directeur de la Facilitation de l’Assistance et de la Coopération à l’Agence de Promotion des Investissements (API) revient sur les contours du Cameroon Investment forum (CIF) 2024 pour ce qui est de la 4e édition. L’événement se tient du 17 au 19 avril 2024 à Douala. Le forum entend promouvoir la destination Cameroun et mener des réflexions afin d’accélérer la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement (SND 30).

Dans l’optique de mieux édifier les Camerounais sur cet évènement, l’invité de INFO-MONDE a bien voulu nous livrer les contours et pourtours de cette édition de grande envergure à travers une interview réalisée par la rédaction.

Monsieur le Directeur, c’est quoi le CIF?

Pour mieux expliquer ce que c’est que le CIF, il faut revenir à la conférence économique internationale qui a été organisée par la présidence de la République en 2016. Vous savez que c’est un événement économique international qui visait davantage à promouvoir la destination Cameroun, ses atouts économiques, attirer les investissements productifs pour permettre à notre pays de réaliser son important potentiel de croissance. L’une des recommandations phares de cette conférence économique internationale était de pérenniser ce type d’événements qui vise à promouvoir la destination de notre pays, attirer des investissements productifs. C’est d’ailleurs dans cette lignée que l’Agence de promotion des investissements (API) s’inscrit avec les missions qui lui ont été confiées, notamment créer le CIF dont la première édition a eu lieu en 2015.

Nous en sommes aujourd’hui à la 4e édition que nous comptons organiser du 17 au 19 avril 2024 à Douala. Vous savez que l’investissement privé représente un pilier important dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement (SND30). Il est question à travers cet important événement de mener des réflexions qui vont permettre d’accélérer la mise en œuvre de la transformation structurelle de notre économie à travers l’import-substitution. Nous avons prévu faire un focus sur cinq filières : le riz, le poisson, le palmier à huile et le lait qui représentent le gros de la facture de nos importations qui plombent notre balance commerciale. Par conséquent, notre balance de payement représentent plus du tiers de la facture de nos importations.

Chaque année, l’Etat dépense plus de cent milliards de FCFA pour l’importation de ces produits. Or nous avons le potentiel sur le plan local de transformer et de produire. Vous savez que le paradigme de l’import-substitution c’est simplement produire ce que nous consommons et transformer ce que nous produisons. C’est pour cette raison qu’on parle, dans le cadre de la SND30, de mixte import-substitution et importation. Ceci veut dire tout simplement que nous aurons à produire davantage ce que nous consommons et que nous devrons exporter l’excédent pour faire entrer les devises qui pourront permettre de redresser notre balance de paiement.

Quelles sont les activités qui pourront meubler ce forum de 3 jours ?

Il y aura plusieurs activités pendant ces 3 jours. Nous aurons tout d’abord un panel ministériel. Ce sera l’occasion pour les membres du gouvernement de s’exprimer face à la communauté des affaires, nationale et étrangères. Il faut également préciser qu’il y aura une délégation étrangère qui est attendue à ce forum. Ce sera de plus l’occasion, pour elle, d’échanger directement avec les membres du gouvernement notamment sur les mécanismes d’accélération de notre croissance économique et sur la transformation structurelle de notre économie, sur les filières citées.

Nous aurons également droit au marché d’investissement qui est un lieu de rencontre entre l’offre et la demande en matière de financement des projets. Nous aurons d’une part les porteurs de projets et d’autre part les partenaires techniques et financiers ; le but étant de favoriser la signature des contrats avec des partenaires multiformes et mutuellement bénéfiques.

Nous aurons également droit à des salons thématiques notamment sur les 5 filières sur lesquelles reposeront les débats et autour desquelles seront centralisées les réflexions. Chaque filière aura un salon thématique où les experts et les investisseurs pourront échanger, discuter sur les mécanismes qui vont permettre justement de mettre en place une dynamique de promotion, de transformation autocentrée de notre économie. Bien évidemment, ce sera en outre le lieu pour les entreprises de montrer leur savoir-faire en terme de biens et services à travers des expositions. Il y aura des stands qui seront loués par des entreprises qui permettront d’informer et d’édifier le public sur les différents services et biens offerts par ces entreprises.

Nous allons terminer le 3ème jour par une soirée de gala que nous appelons « La nuit des investissements ». Il sera question de célébrer les investisseurs, les hommes d’affaires qui font confiance à la destination Cameroun et qui y ont déjà eu à réaliser des investissements. Et il y aura justement des prix qui seront décernés à certains investisseurs. L’objectif ici est de les récompenser et davantage de les rassurer, de développer le réseautage afin que cette dynamique d’attrait des investisseurs se densifie.

Monsieur le Directeur rendue à la 4ème édition, quelle est la particularité de cette autre édition ?

Il faudrait d’abord dire que la thématique de 2024 et celle de 2019 est une suite logique parce que celle de 2019 avait d’abord trait à l’import-substitution.Pour cette 4e édition, nous allons davantage entrer en profondeur. Nous ; allons faire un focus sur ces cinq filières qui plombent notre balance commerciale. En 2019 c’était comme un début de réflexion. Maintenant, il va falloir du concret. Nous sommes déjà à l’aune de notre stratégie de développement. Il faut poser les bases d’un nouveau paradigme économique : celui de transformer structurellement notre économie en faisant la promotion ciblée des investissements dans les filières énoncées plus haut.

Monsieur le Directeur, peut-on déjà avoir le nombre de participants et de délégations qui prendront part à ce forum?

Alors à ce jour, nous sommes à plus de trois cents inscrits. Il y aura de fortes délégations qui viendront de l’Inde, de l’Angleterre. Nous aurons le Secrétaire Exécutif au sein du Commonweath, de nombreuses hautes personnalités nationale et internationale qui prendront part à cet événement.

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